Quels sont les grands changements ayant impacté les bibliothèques, les universités et plus particulièrement l’Université de Saint-Etienne et ses BU ces 50 dernières années ?
C’est à travers une frise chronologique numérique que le SCD de Saint-Etienne a choisi de faire un état des lieux des évolutions contemporaines. Ce projet a été réalisé à l’occasion de l’anniversaire des 50 ans de l’Université Jean Monnet.

Les transitions politiques … vers la création de nouvelles structures, les bibliothèques ?

Mai 68 a été un vrai tournant pour la reconnaissance des Universités comme établissements publics autonomes et avec elles, les bibliothèques universitaires. La Loi Edgar Faure d’orientation de l’Enseignement supérieur du 12 novembre 1968 pose ses bases.

Photo : A.M. de Saint-Etienne

L’histoire de Saint-Etienne s’inscrit dans ce mouvement. En mars 1969, la création de son Université et des Unités d’Enseignement et de Recherche présage la naissance des bibliothèques universitaires stéphanoises et roannaises. Dès 1972, le Collège Littéraire Universitaire, qui possède déjà un embryon de bibliothèque, implanté jusqu’alors dans un bâtiment annexe de l’Université Jean Monnet peut enfin s’installer dans des locaux plus grands au cœur du campus. Le SCD de Saint-Etienne se développe sur les différents campus et spécialise sa documentation en fonction des enseignements dispensés.

Photo : A.M. de Saint-Etienne

  • Octobre 1969 : Implantation de la BU Sciences –Médecine sur le quartier de la Métare
  • 1972 : Etablissement de la BU Droit/lettres sur le campus Tréfilerie (à la place d’une ancienne caserne militaire)
  • Durant cette même année, les Unités d’Enseignements et de Recherche de Médecine ainsi que la BU vont être associées au CHU Bellevue. Elles se déplacent donc sur le site de l’hôpital.
  • 1978 : L’Université de Saint-Etienne déconcentre des enseignements à Roanne. La Ville de Roanne prendra en charge le traitement des livres jusqu’en 1993, date de création du premier poste de bibliothécaire.

Si les Universités connaissent un renouveau, c’est aussi le cas de beaucoup de centres culturels publics. Des projets d’envergure souvent portés par des Présidents, tels que Georges Pompidou avec la création de la Bibliothèque Publique d’Information en 1977 ou François Mitterrand à l’origine de la Bibliothèque Nationale de France en 1994.
La culture et le livre prennent une place prépondérante depuis 2009 avec la création du Service du Livre et de la Lecture au sein de la Direction générale des Médias et Industries Culturels (Ministère de la Culture).
Ces transformations politiques sont assorties de nécessaires évolutions technologiques.

Les évolutions technologiques…vers un nouveau rapport au livre ?

Dans les années 80, les évolutions technologiques et notamment le développement de l’informatique, vont induire des changements importants pour les bibliothèques. Pour n’en citer que quelques-uns :

  • Le référencement des documents jusqu’à lors sur des fiches papiers ne se pratique plus et des logiciels de gestion de bibliothèque appelés SIGB les remplacent. Les pratiques de catalogage se transforment et entraînent les bibliothécaires à se former à de nouveaux outils. Débute alors dans le monde du livre ainsi que dans d’autres secteurs (musées, archives…), un véritable travail de rétroconversion et de saisie des données. Aussi, les fiches papiers cohabiteront pendant encore quelques années avec l’informatique.
  • Tout comme les professionnels, le public des bibliothèques change ses habitudes de recherches documentaires. Il consulte les bases de ressources documentaires renseignées par les bibliothécaires, les catalogues informatisés à partir d’ordinateurs publics installés dans les salles de lectures. A Saint-Etienne, les postes de consultation du catalogue voient le jour en 1991, en même temps que l’apparition du premier catalogue informatisé, GEAC.
  • Dans le même temps, grâce à cette évolution technologique majeure et au développement du Web, la coopération, les échanges de données entre bibliothèques sont facilités. La documentation gagne en visibilité et les structures peuvent alors partager en réseau leurs ressources. Notons en 2001, la création du répertoire des bibliothèques de France, le SUDOC.
  • Les transactions de prêts/retours s’effectuent à l’aide d’une carte comportant un code barre que le lecteur doit présenter au bibliothécaire. Le lecteur se dote d’un compte numérique où ses emprunts sont enregistrés.
  • Bien sûr dans son sillage, l’informatique rend possible la dématérialisation du support papier, la documentation électronique apparait donc progressivement (les bases de données, CD et DVD). Wikipédia devient la première encyclopédie collaborative en 2001 et les quelques bases d’archives numérisées s’ouvrent à tous (ex HAL).
  • Le Web permet aux bibliothèques de se faire connaître. Véritable vitrine professionnelles, elles se dotent toutes progressivement d’un site internet. Saint-Etienne aura le sien dès 1997. Les évolutions technologiques continuent de transformer la toile avec l’émergence des réseaux sociaux depuis une dizaine d’années. Beaucoup de structures sont largement présentes sur ces réseaux de partage d’informations.

Ajoutée aux changements d’habitudes du public et aux adaptations des professionnels de bibliothèques, l’informatisation a conduit à des évolutions pédagogiques et culturelles majeures.

Les transformations pédagogiques et culturelles…vers l’émergence de nouveaux métiers et services dans les bibliothèques ?

Les enseignements profitent eux aussi de l’informatisation pour développer de nouvelles méthodes pédagogiques impliquant davantage l’apprenant. Beaucoup d’applications et de logiciels permettent d’étudier par le jeu. On peut citer par exemples les kahoot et wooclap, des quizz en ligne très appréciés. Les espaces numériques de travail deviennent une passerelle entre les enseignants et les étudiants. Tous utilisent l’informatique au quotidien.

Photo : A.M. de Saint-Etienne

Les bibliothèques doivent donc répondre à ces évolutions et proposer de nouveaux services adaptés comme le prêt d’ordinateurs portables, le prêt de chargeurs et autres petits matériels hors documentation. Elles mettent aussi à disposition du public, des salles de travail en groupe réservables via des applications, des carrels pour des travaux en solitaire et se dotent même de matériel high-tech comme la table Anat3 acquise récemment par la BU Santé de Saint-Etienne à destination des étudiants de médecine qui pourront réaliser des exercices de dissections anatomiques en 3D.

La mise à disposition de chaque nouveau service fait l’objet d’interrogations et d’étude auprès des publics. Bon nombre de bibliothèques se dote de départements de services aux usagers et de développement des publics. Pour certaines, des sociologues leurs viennent en aide en étudiant les comportements des lecteurs. Mais, toutes essaient de développer des services en s’appuyant sur des méthodes centrées sur l’usager, le Design thinking.

N’oublions pas non plus une mission importante du métier, la pédagogie, la formation de l’usager à la recherche documentaire. Il n’est pas toujours facile pour le public de comprendre nos méthodes d’indexation, de classements dans nos rayonnages et le bibliothécaire depuis toujours, a cette capacité à expliquer, renseigner. Avec le développement des bases de données, les formations spécifiques se sont multipliées facilitant les démarches du public.

Par ailleurs, les bibliothèques sont devenues aujourd’hui des lieux de vie à part entière où le public séjourne, des espaces où il fait bon vivre, des 3èmes lieux. La création en 2017, en BU Santé à Saint-Etienne, de l’espace « Mille et une nuits », une salle de sieste, s’inscrit dans cette recherche du bien-être de l’usager. Les Learning center, centre de savoirs se sont multipliés. Saint-Etienne, ne sera pas en reste avec la création fin 2020 d’une nouvelle bibliothèque sur le campus Manufacture.

Photo : A.M. de Saint-Etienne

Lieux de vie et aussi lieux d’expérimentations des enseignements et de la recherche, les bibliothèques permettent la concrétisation de projets universitaires tels que des expositions, des projections/débats ou encore des conférences. C’est pourquoi, aujourd’hui, ces structures se dotent d’un programme d’animations. Les étudiants, enseignants et chercheurs deviennent usagers-acteurs de la vie culturelle des BU. Elles sont des réservoirs de connaissances, de documentations qu’il est important de valoriser. La politique évèmentielle du SCD de Saint-Etienne a à cœur d’être un relais entre ces ressources et le public, ainsi que de s’inscrire dans l’actualité des enseignements de l’Université.
Liées à toutes ces évolutions technologiques, structurelles et culturelles, le métier de bibliothécaire est aujourd’hui très diversifié. Il est et restera toujours un métier passionnant qui s’adapte à son temps comme en témoigne cette vidéo.
Cette frise est visible sur le site web des BU : www.scd.univ-st-etienne.fr
Promenez-vous au gré de vos envies d’une date à une autre, faîtes des retours en arrière ou des bonds dans le temps !


Article écrit par l’équipe projet de l’UJM

Quels sont les grands changements ayant impacté les bibliothèques, les universités et plus particulièrement l’Université de Saint-Etienne et ses BU ces 50 dernières années ?
C’est à travers une frise chronologique numérique que le SCD de Saint-Etienne a choisi de faire un état des lieux des évolutions contemporaines. Ce projet a été réalisé à l’occasion de l’anniversaire des 50 ans de l’Université Jean Monnet.

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Photo : A.M. de Saint-Etienne

Les transitions politiques … vers la création de nouvelles structures, les bibliothèques ?

Mai 68 a été un vrai tournant pour la reconnaissance des Universités comme établissements publics autonomes et avec elles, les bibliothèques universitaires. La Loi Edgar Faure d’orientation de l’Enseignement supérieur du 12 novembre 1968 pose ses bases.

L’histoire de Saint-Etienne s’inscrit dans ce mouvement. En mars 1969, la création de son Université et des Unités d’Enseignement et de Recherche présage la naissance des bibliothèques universitaires stéphanoises et roannaises. Dès 1972, le Collège Littéraire Universitaire, qui possède déjà un embryon de bibliothèque, implanté jusqu’alors dans un bâtiment annexe de l’Université Jean Monnet peut enfin s’installer dans des locaux plus grands au cœur du campus. Le SCD de Saint-Etienne se développe sur les différents campus et spécialise sa documentation en fonction des enseignements dispensés.

  • Octobre 1969 : Implantation de la BU Sciences –Médecine sur le quartier de la Métare
  • 1972 : Etablissement de la BU Droit/lettres sur le campus Tréfilerie (à la place d’une ancienne caserne militaire)
  • Durant cette même année, les Unités d’Enseignements et de Recherche de Médecine ainsi que la BU vont être associées au CHU Bellevue. Elles se déplacent donc sur le site de l’hôpital.
  • 1978 : L’Université de Saint-Etienne déconcentre des enseignements à Roanne. La Ville de Roanne prendra en charge le traitement des livres jusqu’en 1993, date de création du premier poste de bibliothécaire.

Si les Universités connaissent un renouveau, c’est aussi le cas de beaucoup de centres culturels publics. Des projets d’envergure souvent portés par des Présidents, tels que Georges Pompidou avec la création de la Bibliothèque Publique d’Information en 1977 ou François Mitterrand à l’origine de la Bibliothèque Nationale de France en 1994.
La culture et le livre prennent une place prépondérante depuis 2009 avec la création du Service du Livre et de la Lecture au sein de la Direction générale des Médias et Industries Culturels (Ministère de la Culture).
Ces transformations politiques sont assorties de nécessaires évolutions technologiques.

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Photo : A.M. de Saint-Etienne

Les évolutions technologiques…vers un nouveau rapport au livre ?

Dans les années 80, les évolutions technologiques et notamment le développement de l’informatique, vont induire des changements importants pour les bibliothèques. Pour n’en citer que quelques-uns :

  • Le référencement des documents jusqu’à lors sur des fiches papiers ne se pratique plus et des logiciels de gestion de bibliothèque appelés SIGB les remplacent. Les pratiques de catalogage se transforment et entraînent les bibliothécaires à se former à de nouveaux outils. Débute alors dans le monde du livre ainsi que dans d’autres secteurs (musées, archives…), un véritable travail de rétroconversion et de saisie des données. Aussi, les fiches papiers cohabiteront pendant encore quelques années avec l’informatique.
  • Tout comme les professionnels, le public des bibliothèques change ses habitudes de recherches documentaires. Il consulte les bases de ressources documentaires renseignées par les bibliothécaires, les catalogues informatisés à partir d’ordinateurs publics installés dans les salles de lectures. A Saint-Etienne, les postes de consultation du catalogue voient le jour en 1991, en même temps que l’apparition du premier catalogue informatisé, GEAC.
  • Dans le même temps, grâce à cette évolution technologique majeure et au développement du Web, la coopération, les échanges de données entre bibliothèques sont facilités. La documentation gagne en visibilité et les structures peuvent alors partager en réseau leurs ressources. Notons en 2001, la création du répertoire des bibliothèques de France, le SUDOC.
  • Les transactions de prêts/retours s’effectuent à l’aide d’une carte comportant un code barre que le lecteur doit présenter au bibliothécaire. Le lecteur se dote d’un compte numérique où ses emprunts sont enregistrés.
  • Bien sûr dans son sillage, l’informatique rend possible la dématérialisation du support papier, la documentation électronique apparait donc progressivement (les bases de données, CD et DVD). Wikipédia devient la première encyclopédie collaborative en 2001 et les quelques bases d’archives numérisées s’ouvrent à tous (ex HAL).
  • Le Web permet aux bibliothèques de se faire connaître. Véritable vitrine professionnelles, elles se dotent toutes progressivement d’un site internet. Saint-Etienne aura le sien dès 1997. Les évolutions technologiques continuent de transformer la toile avec l’émergence des réseaux sociaux depuis une dizaine d’années. Beaucoup de structures sont largement présentes sur ces réseaux de partage d’informations.

Ajoutée aux changements d’habitudes du public et aux adaptations des professionnels de bibliothèques, l’informatisation a conduit à des évolutions pédagogiques et culturelles majeures.

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Les transformations pédagogiques et culturelles…vers l’émergence de nouveaux métiers et services dans les bibliothèques ?

Les enseignements profitent eux aussi de l’informatisation pour développer de nouvelles méthodes pédagogiques impliquant davantage l’apprenant. Beaucoup d’applications et de logiciels permettent d’étudier par le jeu. On peut citer par exemples les kahoot et wooclap, des quizz en ligne très appréciés. Les espaces numériques de travail deviennent une passerelle entre les enseignants et les étudiants. Tous utilisent l’informatique au quotidien.

Les bibliothèques doivent donc répondre à ces évolutions et proposer de nouveaux services adaptés comme le prêt d’ordinateurs portables, le prêt de chargeurs et autres petits matériels hors documentation. Elles mettent aussi à disposition du public, des salles de travail en groupe réservables via des applications, des carrels pour des travaux en solitaire et se dotent même de matériel high-tech comme la table Anat3 acquise récemment par la BU Santé de Saint-Etienne à destination des étudiants de médecine qui pourront réaliser des exercices de dissections anatomiques en 3D.

La mise à disposition de chaque nouveau service fait l’objet d’interrogations et d’étude auprès des publics. Bon nombre de bibliothèques se dote de départements de services aux usagers et de développement des publics. Pour certaines, des sociologues leurs viennent en aide en étudiant les comportements des lecteurs. Mais, toutes essaient de développer des services en s’appuyant sur des méthodes centrées sur l’usager, le Design thinking.

N’oublions pas non plus une mission importante du métier, la pédagogie, la formation de l’usager à la recherche documentaire. Il n’est pas toujours facile pour le public de comprendre nos méthodes d’indexation, de classements dans nos rayonnages et le bibliothécaire depuis toujours, a cette capacité à expliquer, renseigner. Avec le développement des bases de données, les formations spécifiques se sont multipliées facilitant les démarches du public.

Par ailleurs, les bibliothèques sont devenues aujourd’hui des lieux de vie à part entière où le public séjourne, des espaces où il fait bon vivre, des 3èmes lieux. La création en 2017, en BU Santé à Saint-Etienne, de l’espace « Mille et une nuits », une salle de sieste, s’inscrit dans cette recherche du bien-être de l’usager. Les Learning center, centre de savoirs se sont multipliés. Saint-Etienne, ne sera pas en reste avec la création fin 2020 d’une nouvelle bibliothèque sur le campus Manufacture.

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Photo : A.M. de Saint-Etienne

Lieux de vie et aussi lieux d’expérimentations des enseignements et de la recherche, les bibliothèques permettent la concrétisation de projets universitaires tels que des expositions, des projections/débats ou encore des conférences. C’est pourquoi, aujourd’hui, ces structures se dotent d’un programme d’animations. Les étudiants, enseignants et chercheurs deviennent usagers-acteurs de la vie culturelle des BU. Elles sont des réservoirs de connaissances, de documentations qu’il est important de valoriser. La politique évèmentielle du SCD de Saint-Etienne a à cœur d’être un relais entre ces ressources et le public, ainsi que de s’inscrire dans l’actualité des enseignements de l’Université.
Liées à toutes ces évolutions technologiques, structurelles et culturelles, le métier de bibliothécaire est aujourd’hui très diversifié. Il est et restera toujours un métier passionnant qui s’adapte à son temps comme en témoigne cette vidéo.
Cette frise est visible sur le site web des BU : www.scd.univ-st-etienne.fr
Promenez-vous au gré de vos envies d’une date à une autre, faîtes des retours en arrière ou des bonds dans le temps !

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Photo : A.M. de Saint-Etienne

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