Les changements opérés ces 50 dernières années tant dans les caractéristiques du public (massification, démocratisation) que dans les sources et les outils de la documentation, ont conduit nos tutelles à multiplier les dispositifs visant à favoriser les usages documentaires en appui des formations dispensées : méthodologie du travail universitaire, plan licence, etc.
Les évolutions actuelles modifient à la fois les statuts des enseignants (modulations de service), les critères de la performance associés au nouveau modèle d’allocation des moyens (taux de réussite et d’insertion dans les filières, accompagnement des étudiants) et les méthodes pédagogiques (autonomie des étudiants, e-learning, centres de pédagogie universitaire). Les universités consacrent une place plus importante à la formation dans les stratégies d’établissement. Ceci est renforcé par un nouvel environnement de concurrence nationale et internationale entre universités avec une levier d’évaluation plus important accordé aux questions de bien-être étudiant, d’environnement d’apprentissage et de réussite pédagogique, notamment pour le niveau L.
Pour autant, la place accordée à la documentation et à la méthodologie documentaire dans les stratégies de formation des universités reste quant à elle faible et fragile. Elle varie fortement selon les disciplines, les types d’établissements, les composantes et les niveaux de diplôme. Elle doit désormais composer avec d’autres items : l’orientation active, les passerelles et le suivi personnalisé. On peut s’interroger aussi sur le rôle que pourrait jouer la documentation dans la mise en œuvre d’un parcours de formation repensé, sur place, hybride ou à distance. Le manque d’inclusion de la documentation au sein des plateformes pédagogiques, l’absence de connaissance profonde sur les usages du numérique chez les étudiants méritent une réflexion particulière pour définir une meilleure articulation entre l’innovation pédagogique et la documentation.
Cette commission entend :
- Repérer, analyser et diffuser les travaux de recherche portant sur l’utilisation de la documentation dans la pédagogie universitaire et les expériences pédagogiques en France et à l’étranger, associant étroitement la documentation dans les méthodes d’enseignement. Elle fonctionne à cet égard comme un observatoire permanent des « bonnes pratiques », dont les travaux sont relayés systématiquement sur le site Internet de l’ADBU.
- Rechercher et préconiser des solutions pour intégrer de façon plus durable et plus visible la formation documentaire dans les dispositifs : certification, accréditation, etc. L’ADBU peut s’emparer de ces résultats pour inciter la CPU et le ministère à prendre en compte ces propositions dans la perspective des prochaines campagnes d’accréditation des offres de formation des établissements de l’ESR.
- Favoriser les échanges et les passerelles entre les équipes pédagogiques et les services documentaires, en s’interrogeant à la fois sur les pratiques traditionnelles (valorisation des bibliographies), les nouvelles opportunités (centres ou maisons de la pédagogie, plateformes de formation à distance) et la place des bibliothécaires (formateurs ou médiateurs) dans les enseignements.
=> Pilotage, activité et composition de la commission Pédagogie de l’ADBU
=> Premières #JNF, les journées du réseau national de formateurs en bibliothèques de l’enseignement supérieur et de la recherche :
Frédérique SIMONOT, « Journées nationales du réseau des formateurs en bibliothèques : paris, 25 et 26 janvier 2018 », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 2018, n° 15, p. -.
En ligne : https://bbf.enssib.fr/tour-d-horizon/journees-nationales-du-reseau-des-formateurs-en-bibliotheques_68278 ISSN 1292-8399.