La Commission « Pédagogie et documentation » de l’ADBU a mené une enquête du 17 juin au 30 juillet 2013 auprès des adhérents sur leurs pratiques en matière de « formation des usagers ».
Pour nourrir sa réflexion et sa démarche de mutualisation de l’expérience des établissements, la commission Pédagogie et documentation de l’ADBU vous propose une analyse et un état des lieux sur l’organisation de la formation des usagers dans les bibliothèques des établissements d’enseignement supérieur.
En 2005, une enquête similaire, menée conjointement par l’ADBU et l’ENSSIB, avait eu lieu. Elle portait essentiellement sur le nombre de séances et leurs contenus précis. Le périmètre et le point de vue choisi par l’enquête 2013 est différent car elle s’attache à obtenir une image de la formation documentaire comme axe stratégique des bibliothèques, et la manière dont les établissements le déclinent (insertion dans les dispositifs pédagogiques universitaires, relations avec les enseignants-chercheurs, moyens mis en œuvre, difficultés rencontrées, réussites, …).
Les comparaisons quantitatives entre les deux enquêtes sont difficiles voire impossibles en raison de la divergence initiale du type de réponses attendues. Des éléments de permanence et d’évolution apparaissent cependant très clairement, ainsi que des problématiques nouvelles.
Des permanences
Les efforts déployés par les structures documentaires pour mettre en place et maintenir des formations ; la grande fragilité des formations, malgré leur encadrement règlementaire, souvent liées au poids des relations inter – personnelles entre enseignants et bibliothécaires ; l’hétérogénéité des dispositifs au niveau national mais également parfois au sein d’une même structure.
Des évolutions
La certitude que la formation est un axe stratégique fort dans le positionnement pédagogique de la bibliothèque ; de nouveaux publics formés (les lycéens et des professionnels extérieurs à l’université) ; la quasi – systématisation de la formation dans les fiches de postes, tous grades confondus y compris des personnels de catégorie C ; la mise en place de services dédiés et spécialisés.
Malgré l’émergence de concepts englobants de type Learning Centers et de réflexions sur une nécessaire rénovation pédagogique, les structures documentaires peinent à trouver leur place dans les dispositifs d’enseignement, alors qu’elles font souvent preuve d’ingéniosité et d’innovation (cf. les interviews menées en complément de l’enquête et qui font émerger des initiatives particulièrement intéressantes). Pour autant, la définition apportée aux “dispositifs innovants” dans l’enquête ne permet pas forcément d’en cerner tous les aspects, chaque bibliothèque, équipe de formation en ayant sa propre définition. Un autre point apparait : alors que notre profession est très structurée par exemple en matière de formation professionnelle (Enssib, CRFCB) ou de coopération documentaire (Abes, Couperin), la fonction formation des usagers ne bénéficie d’aucune démarche de coopération ou coordination nationale lui permettant de favoriser son développement.
La formation à la maîtrise de l’information est un enjeu prioritaire pour la réussite des étudiants et un levier important pour favoriser les collaborations entre les équipes pédagogiques et les bibliothécaires. Mais quelle visibilité avons-nous aujourd’hui sur les dispositifs en œuvre et sur les évolutions en cours sur cette question ? Au cœur de cette réflexion, reste la question même de ce qu’est la pédagogie universitaire et la façon dont les différents acteurs et décideurs se l’approprient.