Article élaboré à partir des notes prospectives de Grégory Miura, architecte de ce Bibcamp Numérique
Ce sont près de 80 participants qui se sont retrouvés pendant 2 jours à Lyon pour cette nouvelle édition de notre bibcamp numérique pour y échanger sur les questions d’innovation en matière de système d’information.
En premier lieu nous tenons à remercier notre sponsor BibLibre et les équipes des BU de l’université Lyon 3 et de la Bibliothèque Diderot de Lyon pour leur engagement dans le montage, la promotion et la gestion de cet événement.
Plus qu’un simple compte-rendu, nous vous proposons au travers de vidéos, de présentations, des notes du maître de cérémonie (Grégory Miura) de revenir sur ce Bibcamp numérique an II ADBU, 22 et 23 juin 2015, Lyon « Dessine moi un système d’information »
Cette seconde édition de notre Bibcamp avait comme ambition de poser la question de l’innovation, en rapport à la fois avec notre propre identité professionnelle mais aussi à notre image perçue dans la société.
Quel est le contexte ? La fin des bibliothèques et le mythe de l’âge d’or: réalisme, pessimisme et au final profonde méconnaissance de notre propre histoire faite de conquête permanente.
L’innovation (en bibliothèque), c’est quoi ? Un biais indispensable pour durer et être reconnu pour ses compétences ? Essentiellement, un système d’information qui serait en lien direct avec le numérique ? Une idée qui contribuerait à lutter contre le recours systématique de la réponse par l’outil ? Ou bien s’agit-il encore d’intégrer l’usager distant dans notre paradigme (contre le syndrome de l’OPAC).
Nouveauté ou innovation ? , ne pas oublier que le numérique c’est déjà une histoire en marche, que la “révolution” est derrière nous et qu’il n’est pas possible de parler seulement au futur voire au conditionnel, il faut changer le « régime d’historicité » (F. Hartog) de l’innovation. Les mutations sont rapides dans notre domaine de la diffusion et de la médiation de l’information scientifique et techniques (accès ouvert, archives institutionnelles, réseaux sociaux de la recherche…), les publics sont segmentés dans le cadre d’une phénomène globale protéiforme qui ne peux plus être affaire des seuls spécialistes.
Il convient donc d’adopter sur ce sujet une approche stratégique centré sur le besoin et l’usager au coeur des missions des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. Soit, bâtir une stratégie d’innovation, la planifier en tension annuelle, et trendre le temps de la parenthèse réflexive. Mais il s’agit aussi d’affirmer la vertu de l’expérimentation !
L’objectif raisonnablement atteignable. Disposer d’une cible assez proche pour “y croire” et se mobiliser et mais aussi suffisamment lointaine pour s’affranchir des contraintes et créer le décalage générateur de changement. Réfléchir à l’organisation de nos forces et de notre modèle d’organisation du travail hérité du modèle industriel du 19e siècle mais inadapté à la société de services dans laquelle nous évoluons, en favorisant la mission de médiation, le développement de la qualité des données et des services et le rôle d’expertise à disposition de la logique de projet.
Réfléchir à l’organisation de nos forces et de notre modèle d’organisation du travail hérité du modèle industriel du 19e siècle mais inadapté à la société de services dans laquelle nous évoluons
Venir sur le terrain des plateformes (GAFA) par une offre de services intégrée aux navigateurs et aux moteurs de recherche, axée sur la personnalisation et l’individualité.
Se libérer du cadre traditionnel du domaine documentaire de nos systèmes d’information conditionnée par le paradigme du système intégré de gestion de bibliothèque toujours en vigueur dans l’offre actuelle malgré le changement de vocabulaire (gestionnaire universel de ressources ou système de gestion de bibliothèque mutualisé).
Penser une structure urbanisée, intégrée et interopérable à l’échelle locale, régionale, nationale ou internationale, où les fonctions d’import et d’export des données sont cruciales dans la conception comme dans le choix d’un système ou d’une application.
Favoriser la modularité et la capacité d’adaptation. Élaborer sa stratégie “dans les nuages”, comme un système adaptable au niveau de ses besoins comme du potentiel de coopération que peut nous offrir la sous traitance. Un avertissement: le recours au « cloud » n’est ni un pré requis ni une fin en soi mais doit être démontré. Cette solution technique doit être l’aboutissement d’une logique de construction de projet qui fera la part belle aux besoins et usages.
Inscrire le numérique dans l’espace des bibliothèques par le Système d’Information afin de réussir cette synthèse mais également de faciliter la transversalité des usages. Identifier les lacunes du périmètre fonctionnel actuel de nos systèmes pour poursuivre l’extension raisonnée de nos outils. Diversifier nos horizons de prestation pour concevoir et innover différemment (jeux vidéos, bases de données, communication, logistique, collaboratif, pédagogie, archives et musées, design interactif et expérience usager – UX…). Mais aussi et encore : échanger, former, co-développer et capitaliser, se saisir des opportunités qui se présenterons dans nos réseaux pour faire que l’innovation soit un “bien commun” qui irriguerait l’ensemble des bibliothèques universitaires.
Quelques mots clés sur les interventions de la première journée du Bibcamp
François Renaville : “forcer” le changement par le levier que représente l’outil, faire du “point espace tiret” mais s’adapter malgré tout à la logique du système, être créatif et éventuellement reculer ! Faire partager la démarche via planning annuel d’information ouvert à tous et communiqué à l’avance ! Révision des workflows, certification et dépossession dans le cloud.
Existenz / GM Invent (Vincent Latrasse et Jean-Baptiste Montoya) Revisiter un secteur classique, service “dans le nuage”, gestion de communauté, un système de calques, de couches de services, négociation de données possible, synchronisation croisée.
Logilab (Nicolas Chauvat) “Innover par et pour la donnée”, recherche informatique, web de données, agilité, amélioration en direct du catalogue, pas du big data mais un patrimoine à forte valeur ajoutée, opportunité de se lier à data.bnf ? Quel modèle pour la réutilisation des données pour le tiers ? opencat ? Réalisation de modèles dégradés de reconstitution des données pour faciliter la construction de services. Questionnement du jeu de données et de la maturité web sémantique = automatisation
Biblibre Paul PoulainWeb sémantique, web de services : le web a gagné ! Le numérique et le web, déjà une histoire longue,
architecture de services, prendre et donner du service
big data, cloud computing, open data, un écosystème
qui ne repose pas sur des rivalités, un modèle économique à trouver pour produire de la donnée enrichie et ouverte !
Quelques éléments “subjectifs” sur la seconde journée du Bibcamp (ateliers)
Les ateliers: un instantané partial et subjectif d’un travail à prolonger et centré autour de la question de l’innovation. Connaître l’usager, la clé de notre stratégie et de la “zone blanche”. Orienter et centrer le SI sur l’usager et lui proposer une vision personnelle de son activité au cours de son cursus.
Tension entre l’intégration dans l’environnement et la constitution personnalisée d’une offre de services par l’usager lui-même en le laissant gérer ses données (un point de départ conceptuel)
Ouvrir le SI sur l’extérieur et le quotidien, régler nos problèmes de cohérence interne aux établissements.
Donner de la visibilité aux réseaux pour légitimer l’action, le travail en réseau comme cible des organisations, besoin de communication interne (vers la profession) mais aussi en externe et avec les métiers connexes (DSI…)
Quelles compétences et méthodes pour l’innovation ? Un atelier/ jeu avec limite temporelle et reporting croisé + livrable “quelle est votre bibliothèque idéale en 2030” animée par Nicolas Chauvat
Pour les GAFA, la clé la connaissance des usages et la statistique, disposer de cible
Données projet d’application, accès aux infos sur les méthodes et outils, accélérer la diffusion au sein du réseau ABES sur les enjeux, projets et expérimentations de données
La forme du SI et l’innovation, c’est se reposer la question de nos missions, un cadre de SIGB paralysant
Sommes nous équiper pour innover, la question des compétences et des méthodes pour libérer les initiatives, créer et capitaliser
Il est urgent de regarder ce que d’autres créent mais également et peut être surtout de regarder comment ils créent pour s’en inspirer dans nos orgaisations
Portrait de la bibliothèque, le futur et le chemin de l’innovation
bibliothèque dématérialisée dans le web et dans le même temps des espaces à réinventer
la bibliothèque tiers de confiance et garant de la qualité des données « maitre nageur de la piscine de données »
la bibliothèque inscrite dans la communauté favotinat les rencontres, le « hub d’idées »