L’ADBU a pris connaissance du projet de décret portant création du corps des techniciens des bibliothèques. Les dispositions figurant dans ce décret ne lui paraissent répondre ni aux attentes fortes des personnels de catégorie B, en matière de perspectives de carrière, ni aux préoccupations des établissements dans leur démarche de modernisation de la fonction documentaire.
– Ce décret ne prend en effet pas la mesure de l’évolution des missions dévolues aux personnels de catégorie B de cette filière. Privilégiant une reprise juxtaposée des missions confiées aux assistants et aux bibliothécaires adjoints spécialisés, le texte omet des fonctions aujourd’hui essentielles : personnel pouvant assurer des fonctions d’encadrement intermédiaire au sein des unités documentaires, acteurs importants de la politique documentaire (fonctions d’acquéreurs) et des services aux publics (formation du public et des personnels, médiation, animateurs ou administrateurs des nouveaux services numériques, élargissement des horaires d’ouverture, etc.)
– Les organisations syndicales ont unanimement rejeté ce projet de texte, en lui opposant des arguments qui nécessitent maintenant de la part du Ministère un effort accru de communication et d’explication sur les principales dispositions du décret, et notamment les questions délicates du reclassement et de la prise en compte des niveaux d’étude.
L’ADBU demande à ce que la présentation du décret au CTPMESR soit reportée sine die, de façon à permettre enfin une large concertation des acteurs sur les différentes dispositions de ce décret, et notamment la question importante des missions, des fonctions et des tâches dévolues à ce nouveau corps. Elle rappelle à cet égard que l’ADBU réclamait depuis des mois une rencontre avec les services compétents de la DGRH pour obtenir des éclaircissements sur le projet de refonte de l’espace statutaire B au sein de la filière Bibliothèques.
Le projet de décret tel qu’il est rédigé aujourd’hui méconnaît les enjeux professionnels actuels des services documentaires au sein des établissements d’enseignement supérieur et compromet le travail déjà accompli pour permettre une adaptation aux nouveaux usages des compétences professionnelles au sein de la filière des bibliothèques.