L’Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires (ADBU), le consortium Couperin et EPRIST s’associent à leurs homologues américains, dont ils partagent les inquiétudes et dont ils soutiennent l’engagement et les actions pour préserver l’accès à l’information, maintenir la diffusion des savoirs et accompagner le développement de la science au service de la démocratie et des citoyennes et citoyens.
Les mesures prises par l’administration du Président Trump sont extrêmement préoccupantes et constituent par leur ampleur et leur caractère systémique une menace pour les sciences et pour le monde académique en particulier, dont elles attaquent à la fois les moyens et les fondations :
– Les moyens avec la suppression d’informations et de données de la recherche auparavant accessibles sur des sites fédéraux, et la non mise à disposition de nouvelles données, privant les chercheurs d’informations cruciales pour leurs travaux mais privant également les décideurs économiques et politiques d’informations fiables et nécessaires à la prise de décision éclairée ;
– Les fondations avec la tentative de démantèlement des bibliothèques et des institutions culturelles publiques : menace sur l’existence même de l’Institute of Museum and Library Services (IMLS) qui finance des projets sur tout le territoire américain ; licenciements massifs de bibliothécaires dans des institutions publiques (dont la direction du centre des archives nationales-NARA) ; retrait de livres devenus interdits dans les bibliothèques des services de l’Armée, mais également dans des programmes scolaires ou des bibliothèques universitaires ou municipales.
L’ADBU, Couperin et EPRIST rappellent que les bibliothèques et les professionnels de l’information scientifique et technique sont des acteurs-phares dans le signalement, la diffusion et la préservation de l’information et des savoirs. Les bibliothèques universitaires américaines occupent d’ailleurs une place de premier plan pour récupérer et remettre à disposition les données et informations publiques, comme en atteste le projet « Data Rescue ».
Les bibliothèques rendent possible la sauvegarde de l’intégrité des collections documentaires et des informations numériques. En garantissant des métadonnées de qualité, en permettant l’évaluation de l’authenticité et de la provenance de l’information, elles en facilitent la réutilisation, la citation et l’accès au cours du temps. De fait, elles répondent au besoin de capitalisation et de gestion des connaissances issues de la recherche ; les bibliothèques et les services documentaires intervenant aussi plus globalement dans tout le cycle de vie des productions scientifiques.
Aujourd’hui le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche français se mobilise pour maintenir les collaborations scientifiques au niveau international et assurer le libre accès à des données scientifiques de qualité, afin de répondre aux grands défis sociaux et environnementaux. Cette mobilisation implique de soutenir les moyens des bibliothèques pour l’accès aux ressources documentaires et aux services qui accompagnent au quotidien les communautés de recherche, au niveau national comme international.
Aux côtés des associations de l’enseignement supérieur et de la recherche (France Université, Udice notamment) et au sein des établissements, écoles et organismes, les bibliothèques universitaires et les services documentaires prendront part à toutes les actions nécessaires pour défendre les principes fondamentaux de la recherche, de l’enseignement supérieur, et de la construction et de la diffusion des savoirs.