En marge de chaque visite de l’ABES-Tour, deux collègues se sont livrés à un exercice d’interview minute. Ils s’expriment sur leurs relations, attentes et retours par rapport à ces visites.
Découvrez les portraits croisés de Marion Laurent (Sorbonne Nouvelle) et David Aymonin (ABES), réalisés sur le vif dans le cadre de la visite des bibliothèques universitaires de l’Université Sorbonne Nouvelle
Entretien avec Marion Laurent, Direction des Bibliothèques Universitaires Sorbonne Nouvelle
Qui êtes-vous ?
Je suis Marion Laurent, coordinatrice Sudoc au sein de la Direction des Bibliothèques Universitaires de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 depuis septembre 2018. J’assume la responsabilité du Service Centralisé des Acquisitions et du Traitement documentaire (SCAT) depuis avril 2018.
Comment collaborez-vous avec l’ABES et avec le réseau ?
Il s’agit surtout de dialoguer à l’occasion de demandes ponctuelles nécessitant l’intervention des équipes de l’ABES ainsi que pour des besoins d’accompagnement : conseils sur l’utilisation des applications, outils et services ou sur les évolutions mises en œuvre pour les règles de catalogage.
La collaboration avec le réseau au sens large permet de dialoguer avec des collègues sur des points particuliers nécessitant un retour d’expériences. Un des derniers exemples en date concerne l’utilisation faite de Colodus dans les différents établissements du réseau pour une éventuelle mise en place dans nos services.
Qu’attendez-vous de cette visite ?
Tout d’abord, rencontrer des personnes et mettre enfin des visages sur des noms bien connus !
Mieux les connaître et en savoir plus sur ce qu’ils font, confronter nos points de vue.
Je souhaite également connaître leurs réactions face à nos pratiques qui ne sont pas forcément celles attendues lorsque les outils et services nous sont proposés par l’Agence.
Enfin, leur faire prendre conscience de nos besoins réels et savoir si en retour ils pourraient nous aiguiller sur des solutions pratiques et des usages peu connus ou méconnus possibles grâce aux outils de l’ABES.
Qu’avez-vous appris à l’issue de cette journée de la Direction des bibliothèques universitaires ?
Nous avons pu dialoguer de façon assez libre avec les interlocuteurs de l’ABES ce qui montre qu’ils sont accessibles, plus que je ne l’imaginais.
J’ai apprécié le côté convivial et informel des échanges qui se sont avérés vraiment instructifs et constructifs, l’ABES étant en mesure de répondre à nos questions. De la même façon, les personnels de l’ABES ont su faire preuve d’ouverture d’esprit et proposer des solutions concrètes.
Au final, une journée très enrichissante qui démontre que l’ABES a tout intérêt à se rapprocher des établissements du réseau pour prendre en compte leur singularité.
Entretien avec David Aymonin, Directeur de l’ABES
Qui êtes-vous ?
Je suis David Aymonin, directeur de l’ABES depuis septembre 2016. J’évolue depuis 25 ans dans le milieu des bibliothèques.
J’ai une expérience principalement dans les bibliothèques universitaires, en France et à l’étranger, avec dans les années 2000 une implication toute particulière dans les archives ouvertes et les outils de découverte. J’ai une forte appétence pour l’informatique documentaire, ces éléments expliquent que je me sente bien et – je crois – à ma place à l’ABES.
J’estime que l’on vit une époque intéressante dans la documentation car on dispose de moyens scientifiques, techniques et intellectuels inédits de préserver et rendre accessibles toutes les connaissances de l’humanité. On peut désormais faire beaucoup de choses avec nos collections et leur contenu avec plus de facilité. On change d’échelle en passant d’un traitement documentaire à l’unité à un traitement de masse par la puissance de l’informatique, avec la possibilité d’enrichir et de faire des liens entre entités. Au final, Internet permet de répondre à chaque question que l’on se pose, même si il faut rester prudent dans l’interprétation. Mais il est désormais « impossible d’être ignorant », et c’est un sentiment que je trouve très agréable.
Comment collaborez-vous avec le réseau ?
Ma réponse est, de manière générale : « bien ». Je vais être plus précis. L’ABES, puisque le « vous » de la question est à prendre au sens de l’ABES et non pas moi, collabore bien.
Je ne collabore pas personnellement avec les réseaux. La fonction que j’exerce implique que je capte les signaux forts mais aussi faibles à l’extérieur de l’ABES pour qu’elle oriente au mieux son activité afin de répondre aux besoins. C’est cette ambition quue nous avons essayé de retranscrire dans notre rapport d’évaluation HCERES et surtout dans notre projet d’établissement 2018-2022, mis en ligne en octobre 2018.
Nous avons reprécisé la mission de l’ABES qui est d’aider les BU à bien fonctionner au quotidien. Par les services qui sont proposés par l’ABES pour et avec les BU, on apporte les moyens qui permettent aux BU de fonctionner mieux et de manière plus efficace et plus économique. Pour savoir quoi proposer et faire, nous utilisons nombre de systèmes d’échange et de communication avec les universités et autres établissements, les SCD, les bibliothécaires.
En ce sens, les 25 ans d’expérience de l’ABES, créée en 1994, ont permis d’établir un vrai capital humain. Vous êtes témoin aujourd’hui de la connaissance très fine du réseau, de ses nuances, de ses particularités, de ses besoins qu’ont Françoise, Laurent et Marianne. C’est ce qui fait la valeur ajoutée de l’ABES.
On s’appuie sur de grands professionnels qui connaissent très, très bien leur affaire, qui ont une grande capacité à évoluer, à entendre les critiques ou les relevés de manques. Ils savent aussi transmettre cet état d’esprit aux nouveaux arrivants, car l’ABES se renouvelle régulièrement.
J’estime que nous collaborons bien grâce à ce lien très étroit avec les réseaux. Certains points peuvent être améliorés. Je pense notamment à la disparition de l’AURA (Association des Utilisateurs des Réseaux de l’ABES) représentée aujourd’hui par la commission SSI de l’ADBU. L’AURA représentait tous les SCD membres des réseaux ABES en AG, la commission SSI est, elle, composée de 12 membres. Ce changement a fait perdre le contact avec les directeurs autour du pilotage de l’ABES, notamment pour définir ensemble les priorités.
Nous essayons de compenser cette perte de connexion organique par ces contacts réguliers et multiples, mais j’entends bien que cela ne suffit pas encore tout à fait, que les directeurs ne se sentent pas tous assez informés, qu’ils aimeraient pouvoir mieux interagir avec nous. Nous sommes donc encore à la recherche de solutions pour développer ce lien avec les directeurs.
Qu’attendez-vous de cette visite ?
On a pu constater hier lors de la journée des correspondant SUDOC un très grand niveau de satisfaction des professionnels de terrain vis-à-vis des services de l’ABES. En tant que directeur récemment nommé, portant un héritage sur mes épaules mais devant aussi veiller à faire le contrôle et l’assurance qualité pour l’ABES, c’est mon attente principale.
Pour être plus précis, l’enjeu est de bien comprendre en vous écoutant et vous observant si il y a bien cohérence entre votre façon de travailler et la nôtre. On voit bien que désormais il y a tout un ensemble de processus de catalogage menés à l’aide d’outils parallèles voire concurrents. Il nous faut donc bien connaître vos pratiques pour anticiper sur ce que devront être les flux entre le SUDOC et les SI locaux dans le Cloud et quels sont les lacunes ou les défauts à la fois dans les flux techniques et dans les données.
Qu’avez-vous appris à l’issue de cette journée au sein de la Direction des Bibliothèques Universitaires de la Sorbonne Nouvelle Paris 3 ?
Cette journée m’a appris que votre SCD se mobilise sur de nombreux et grands projets liés aux transformations de son environnement, et que vous impliquez toutes les équipes et tous les agents dans ces mutations. Je n’imaginais pas une telle énergie et volonté.
Et c’est important pour toute l’ABES de comprendre cela pour savoir quels sont vos principaux centres d’intérêt et vos contraintes, et pour ajuster ses services selon ces besoins nouveaux.
Je pense aussi que c’est très stimulant pour nous de vous savoir aussi actifs.
Je profite de l’occasion que me donne cet entretien pour remercier toute l’équipe qui a si bien préparé notre visite et nous a accueillis si chaleureusement.