« Quelle(s) stratégie(s) de recherche face à la nouvelle massification des données ? »

AEF et l’ADBU organisent un colloque, mardi 2 décembre 2014 à Paris, qui réunira des décideurs d’organismes de recherche, d’universités, ainsi que des directeurs de laboratoires ou encore des éditeurs d’IST. Face à la prolifération des données numériques, comment mobiliser les chercheurs sur les enjeux de l’indexation et quelles sont les conséquences en termes de politiques de recherche ? L’environnement législatif évolue, en particulier au niveau européen, avec des réflexions menées notamment sur les questions de TDM (text and data mining). Et l’arrivée d’outils de type big data proposés par les grands éditeurs ouvre de nouveaux horizons, pour le travail au quotidien des chercheurs comme pour les politiques publiques. La participation à l’événement est gratuite.
Que faire des immenses masses de données disponibles et qui sont à 98 % numériques ? Comment gérer, indexer, conserver, actionner, recouper toutes ces données et quelles sont les conséquences sur la façon de faire de la science, sur les stratégies scientifiques, sur l’économie numérique et l’innovation ? Le 2 décembre 2014, à Paris, AEF et l’ADBU animeront une journée dédiée aux enjeux des données pour les stratégies de recherche, en donnant la parole à la fois aux décideurs et aux directeurs de laboratoires.

COMMENT MAÎTRISER UN « PHÉNOMÈNE MASSIF » ?

Une première session sera consacrée à la difficulté de maîtriser un « phénomène massif qui interroge sur les possibilités de gérer les stocks et les flux de données ». Les technologies de big data et de web sémantique peuvent-elles changer la donne et ouvrir de nouveaux horizons ? D’un point de vue législatif, et en particulier à l’échelle européenne, les débats autour des droits d’auteur investissent maintenant le champ des bases de données de la recherche, à l’instar du TDM (text and data mining). Concrètement, quels sont les changements à attendre pour les chercheurs et pour les institutions ?
Pour en discuter, sont prévues les interventions de :
Gildas Illien, directeur du département de l’information bibliographique et numérique à la BNF,
Françoise Genova, directrice du centre de données astronomiques de Strasbourg,
Des représentants du programme national cohortes maladies rares RaDiCo,
Lionel Maurel, juriste et bibliothécaire animateur du blog S.I.Lex,
Sarah Jones, senior institutional support officer du digital curation center du JISC (Joint information systems committee) de l’université de Glasgow (Royaume-Uni).

« OPEN SCIENCE », « BIG DATA » ET « MUTATIONS » DU MONDE DE LA RECHERCHE

Une deuxième session permettra de s’intéresser plus particulièrement aux enjeux de l’ « open science », alors que dans le cadre d’Horizon 2020 le principe de placer en « open access » les publications financées par l’Union européenne sera étendu aux données, à titre expérimental. La logique de l’open data concerne également la transparence des budgets alloués, et les données relatives aux laboratoires eux-mêmes.
Interviendront :
Renaud Fabre, directeur de l’IST du CNRS
Jean Chambaz, président de l’UPMC.
Une troisième session donnera la parole aux éditeurs pour exposer les politiques à l’œuvre au travers des nouveaux outils et services d’exploitation des données. Les participants discuteront de l’intérêt d’analyser les comportements des chercheurs dans leurs utilisations des données et des publications. Pour les établissements, les conséquences sont majeures, particulièrement au niveau de la gestion des activités de recherche, de la veille scientifique et de la construction des stratégies de recherche.
Les intervenants seront :
Mondane Marchand, directrice commerciale EMEA chez Thomson-Reuters,
Valerie Thiel Mba, regional solution sales director Europe, research intelligence chez Elsevier
Marie Farge, directrice de recherche CNRS à l’École normale supérieure.
Une dernière session sera consacrée aux « stratégies de recherche à l’heure des mutations… ». À l’heure du « data déluge » et de l’open data, comment identifier les axes de travail, les partenariats potentiels, les concurrences à veiller, à l’échelle d’une région, d’un pays, d’un continent ? L’exploitation des données massives peut-elle guider une stratégie de différenciation à l’intérieur d’un domaine de recherche ?
Participeront notamment à cette table-ronde :
Alain Beretz, président de l’Unistra et de la Leru,
Jean-Pierre Finance, délégué permanent pour la CPU à Bruxelles et président de Couperin,
Francis Jutand, directeur scientifique de l’Institut Mines Télécom, membre du Conseil national du numérique et coordinateur de l’ouvrage collectif « La métamorphose numérique ».
 

S’INSCRIRE

Les inscriptions à la journée sont ouvertes en ligne, en remplissant le formulaire à l’adresse
http ://form.aef.info/form/colloque_Adbu_AEF
 

LE PROGRAMME

Le programme (téléchargeable au format PDF )
8h30 – 9h00 :      Café d’accueil
9h00 à 9h30: Ouverture
Introduction de Christophe Pérales (président de l’ADBU) et Jean-Michel Catin (directeur de la rédaction d’AEF)
Renaud Fabre (directeur, DIST-CNRS)
Jean-François Balaudé, (CPU, président de l’université Paris-Ouest Nanterre La Défense)
 
9h30 à 11h00: Session 1
« Les données numériques, un phénomène massif difficile à maîtriser »
La recherche fait aujourd’hui face à une problématique critique : l’inflation exponentielle de l’IST qui questionne les moyens à mettre en œuvre pour gérer les stocks et les flux de données, et le rôle des professionnels de la documentation auprès des chercheurs. Comment se caractérise ce mouvement massif de production de données ? Quels sont les enjeux en termes de pérennité des données et de pratiques d’indexation associées ? Que faut-il archiver ? Comment et combien de temps ? Avec quelles garanties ? Il est devenu fondamental que les données, pour qu’elles soient exploitables par le chercheur, soient documentées. Les jeux de données, produits dans des contextes et sous des formats différents, doivent aussi pouvoir être mis en relation et donc être techniquement interopérables (web sémantique).
Gildas Illien, directeur du département de l’information bibliographique et numérique à la BNF
Christophe Pérales, président, ADBU
Les technologies de big data et de web sémantique peuvent-elles changer la donne et ouvrir de nouveaux horizons ? Les industriels sont par exemple en avance sur le traitement des données en agroalimentaire et climat (pour anticiper les récoltes et donc les flux de marché) avec des approches de type data mining. Comment créer des systèmes interopérables et parfaitement documentés pour que les données puissent être correctement utilisées ?
Françoise Genova, directrice du centre de données astronomiques de Strasbourg
Jérôme Weinbach, (Inserm U933, Hôpital Trousseau), directeur scientifique et opérationnel du programme national cohortes maladies rares RaDiCo
« Exploitation des données : un environnement législatif en évolution »
Derrière la gestion des données se posent les questions relatives aux possibilités de les stocker, de les consulter, de les réutiliser, de se les approprier. Les débats autour des droits d’auteur investissent maintenant le champ des bases de données de la recherche, à l’instar du TDM (text and data mining) discuté à l’échelle européenne notamment.
Les chercheurs ont besoin de croiser et d’analyser des données issues de sources différentes. Le droit des bases de données doit-il être aménagé pour faire face à ces nouvelles pratiques ? L’activité scientifique dépend aussi de la reproductibilité des résultats obtenus : quelles conséquences alors pour les labos ? Les éditeurs proposent aujourd’hui un arrangement par voie contractuelle : quelles conséquences pour les chercheurs ?
Négocier avec les éditeurs l’ouverture de droits se ferait en soumettant les projets de text and data mining pour susciter leur accord. Avoir un droit de regard sur les recherches en cours ne dépendrait donc plus uniquement des chercheurs, et les éditeurs se trouveraient alors dans la situation de connaître à l’avance des orientations de recherche. L’indépendance des acteurs de la recherche est-elle sur la sellette ?
Lionel Maurel, juriste et bibliothécaire, BDIC (Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine), animateur du blog S.I.Lex
Sarah Jones, Senior Institutional Support Officer, DCC (Digital Curation Center) du JISC, Glasgow University,
Pause: 11h00 – 11h30
11h30 à 12h45: Session 2
« Open science: entre géostratégie et intérêts économiques, l’enjeu est-il raisonnable? »
Le 7ème PCRD prévoit que les publications financées par l’Union européenne doivent être placées en open access. Dans le cadre de « Horizon 2020″ le principe sera étendu aux données, à titre expérimental. Cette idée pose problème pour certains industriels notamment, et interroge sur l’équilibre géopolitique: l’open data est-il possible si certains seulement jouent le jeu ? Doit-on ouvrir les données de la recherche dans tous les domaines ?
L’open data concerne également la transparence des budgets alloués, les données relatives aux laboratoires eux-mêmes. Comment intéresser les labos et les faire adhérer à l’approche ? Comment structurer les stratégies d’open data pour augmenter leur efficience et faciliter le mouvement ?
En accédant librement aux données, la communauté des chercheurs peut vérifier que les résultats de la recherche n’ont pas été falsifiés et s’assurer de la qualité d’une publication. En outre, la très grande majorité des données issues de la recherche n’apparaît pas dans des publications et reste dont ignorée. Certains chercheurs peuvent-ils a contrario avoir intérêt à ne pas ouvrir les données ? Comment encourager une logique de « data driven science » ?
Renaud Fabre, directeur de l’IST du CNRS
Jean Chambaz, président, UPMC
 
Déjeuner-buffet sur place : 12h35 – 14h00
14h15 à 15h15: Session 3
« Les éditeurs face aux stratégies de recherche, quelles sont les politiques à l’œuvre ? »
Les éditeurs comme Elsevier et Thomson-Reuters ont bien compris que l’avenir se trouve dans les outils de gestion de la recherche, et proposent désormais des systèmes d’information clé en main. Des logiciels comme InCites et Scival pour la gestion de la veille et des stratégies scientifiques permettent de tracker les comportements des chercheurs dans leurs utilisations des données et des publications. Quels sont les besoins des communautés en outils de gestion ? Comment se positionnent-ils face à l’offre des éditeurs ? En quoi cela interroge-t-il les pratiques actuelles de veille et d’orientation stratégiques de la recherche ?
Mondane Marchand, Sales Manager Europe TR Scientific & Scholarly Research, Thomson Reuters
Valerie Thiel Mba, regional solution sales director Europe, research intelligence, Elsevier
Marie Farge, physicienne, directrice de recherche, CNRS
 
 Pause: 15h15 – 15h30
 
15h30 à 17h15: Session 4
« Les stratégies de recherche à l’heure des mutations… »
Le nouveau adta déluge et l’open data ouvrent des perspectives inédites en termes de pilotage scientifique. Comment identifier les axes de travail, les partenariats potentiels, les concurrences à veiller, à l’échelle d’une région, d’un pays, d’un continent ? L’exploitation des données massives peut-elle guider une stratégie de différenciation à l’intérieur d’un domaine de recherche ? Avec quels outils, quels processus, quels acteurs, à quel niveau ?
Comment se construisent les collaborations entre labos, dans le cadre des préconisations des programmateurs de la recherche ? Quelles mobilisations des réseaux d’acteurs de la recherche? Quelles coordinations des actions ? Quelles conséquences sur la nature même du travail du chercheur ?
Alain Beretz, président, UNISTRA et LERU
Jean-Pierre Finance, délégué permanent pour la CPU à Bruxelles
Francis Jutand, directeur scientifique de l’Institut Mines Télécom, membre du Conseil National du Numérique et coordinateur de l’ouvrage collectif « La métamorphose numérique ».
 
17h15 à 17h45: Allocution du MENESR

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